« Révolution » : un printemps du FPS ou une révolte de quartier ?
Tandis que personne ne doutait ne serait-ce qu’une seconde que Black Ops 2 marcherait dans les pas de ses grands frères en proposant une saison de contenus téléchargeables (DLC), c’est probablement son joli petit nom qui a attisé notre curiosité. Cette fois-ci, Treyarch nous promet une « Révolution ». Mais qu’en est-il vraiment ? Ce premier pack de maps propose-t-il vraiment des nouveautés à vous couper le souffle ? « C’est ce que nous allons découvrir dans cette analyse ».
Déjà, c’est une révolution par rapport à MW3. Finis les noms moisis commercialement vomitifs de « Collection 1 », « Collection 2 » et ainsi de suite jusqu’à quatre. Exit les titres vaseux qui atteignent les tréfonds abyssaux du manque d’originalité. « Révolution », ça sonne bien. Ça nous rappelle First Strike, Escalation, Annihilation et Rezurrection. Mais cela suffit-il à instaurer la révolution dans vos salons ? Je vous assure que je n’ai pas d’origines normandes, et pourtant, la réponse semble clairement « p’tet ben qu’oui, p’tet ben qu’non ».
Déjà sur la forme : quatre maps multijoueurs (Grind, Hydro, Downhill et Mirage), une map zombie (Die Rise), un mode zombie (infection) et… Clou du spectacle : une arme (la Peacekeeper, alias Pacificateur, dans cette immonde version française). Là déjà, il semble clair que la révolution a du plomb dans l’aile : quatre maps, on connait déjà. C’est du vu et revu, mais comme dans MW3, ce DLC payant n’inclue aucun recyclage culotté. Pas de maps de Black Ops premier du nom ! (Je me permets de mettre Hazard à part. Elle avait beau n’être qu’une réadaptation de Cliffside, de CoD : WaW, elle était largement à la hauteur des autres). Mode zombie oblige, nous avons le droit à notre petite carte dédiée. Et rien pour le solo… Comme c’est DOM-MAGE ! J’en pleurerais presque. De ce côté-là, la révolution commence à accuser le coup…
Mais c’était sans compter sur l’arrivée de un… Non, de deux héros ! Le premier répond au doux nom d’ « infection ». C’est un mode zombie qui vous permettra d’incarner ces charmantes bestioles aux yeux bleus… Ou orange, ça dépend. Bon, ne vous affolez pas, ça n’est pas ça qui nous fera gagner cette goddamn révolution. En revanche, la Peacekeeper, elle, pourrait bien faire bouger les lignes, en dégommant les vilaines armées de la routine et de l’ennui ! Première arme disponible dans un DLC, ce pistolet-mitrailleur justifie à lui seul le titre du DLC : c’est innovant (en tout cas en ce qui concerne CoD) et original ! En bref, la révolution est de bien maigre envergure. La formule est déjà vue et revue, ce qui n’altère rien à son succès, et l’arrivée d’une arme s’annonce vraiment comme un vrai argument de vente. Et puisque la Peacekeeper est indéniablement le chouchou de la révolution, voyons ce qu’il en est vraiment.
La Peacekeeper Fruit de l’imaginaire fertile des studios Treyarch, la Peacekeeper marque le début d’une ère : celle des armes payantes dans CoD. Deux interprétations possibles : c’est un must dont CoD ne pouvait plus se passer pour rendre ses DLC plus attrayants encore ; ou alors c’est encore un beau foutage de gueule commercial pour nous mettre sur la paille. Avisé sera celui qui notera que le prix des DLC reste inchangé, tout en proposant deux contenus supplémentaires par rapport à la formule habituelle. Pas de véhémence donc, le pack reste objectivement plus compétitif que ses prédécesseurs. (Non mais sérieux, QUI a déjà joué plus de deux fois aux Spec Ops supplémentaires de MW3 ?)
La question que tout le monde s’est posée concernait l’équilibrage de l’arme. Payé-je pour être meilleur avec une arme plus puissante ou simplement pour avoir plus de choix, de défis et de camouflages carreau à débloquer ? Ma foi, il faut avouer que la Peacekeeper nous réserve bien des surprises. Déjà, rien que le descriptif nous effraie : un modèle hybride, à mi-chemin entre un pistolet mitrailleur et un fusil d’assaut. Soit une mobilité relativement bonne couplée avec une portée et une précision accrues.
Et là vous vous dites « Damnède ! Une arme cheatée », et, si je voulais faire une référence à un YouTuber de talent, je vous répondrais « Et vous avez TORT ». Aussi étrange que cela puisse paraître, la Peacekeeper est une arme relativement équilibrée. Elle a, certes, une portée accrue par rapport à ses camarades de classe, mais elle reste bien moins précise que les fusils d’assaut. En combat rapproché, elle ne vous sera guère utile face aux cadences d’un Vector K10 ou d’un Scorpion EVO, mais à plus longue distance, vous pourrez tirer votre épingle du jeu grâce à ce gain de précision. La faible cadence vous permet de ne pas vider votre chargeur trop rapidement, et c’est très appréciable contre les armes de sa catégorie. À choisir entre « Pistolet-Mitrailleur ++ » ou « Fusil d’Assaut -- », mon choix se porterait plus sur « Fusil d’Assaut -- ». C’est une bonne arme, bien équilibré, qui ne trahit pas l’habitude de Treyarch de nous proposer un panel relativement sain, aux antipodes de celui de MW3.
Mais sans plus attendre, intéressons-nous aux maps multijoueurs !
Grind:La guerre s’invite jusque dans les aires de jeu américaines. Dans Grind, nous aurons l’occasion de nous entretuer gaîment au cœur d’un vaste skatepark. Ça n’est pas sans rappeler le parc à thèmes de Carnival (Resurgence, MW2), l’ambiance glauque en moins. Enfin, quand je dis « entretuer », comprenez « se faire dessouder par un nombre effarant de personnes à mobilité réduite ». Et n’y voyez pas une référence aux personnes en fauteuil… Rester dans les coins est certes un style de jeu et, paraît-il, chacun est libre de jouer comme bon lui semble. Mais si, par un hasard fortuit, il s’avère que vous aussi n’appréciez guère ce pan de la communauté qui semble décidément bien attaché à ses petits recoins, alors Grind risque de vous énerver. Sensiblement. Et si vous espérez gambader en paix en n’espérant croiser que d’autres joueurs qui flâneraient comme vous, attendez-vous à être déçus…
Sur le fond, cette carte regorge de bonnes idées. Le skatepark, c’est un environnement qui nous est plutôt familier (en tout cas par rapport au port de Singapour ou à une boîte de nuit indienne) et qu’on apprivoise assez facilement. L’idée d’avoir des tubes et des courbes peut nous faire penser que le jeu statique risque d’être compromis, mais c’était sans compter sur l’abondance inouïe de petits recoins, de fenêtre étonnamment bien placées avec une vue imprenable sur un point défendu par un couvert ô combien aisément traversable. Mais on ne retrouve pas le charme et la créativité débordante qui émanaient de Sanctuary (Collection 1, MW3) ni même Kowloon (First Strike, BO). Et c’est bien dommage. Les spawns sont affreusement mal gérés et on peut aisément se retrouvé pris au piège. Si je devais lui attribuer une note, on ne dépasserait probablement pas 7/20. Mais comme je n’ai pas envie de faire de la notation une habitude, j’éviterai ce genre de commentaires.
Hydro:Hydro signe le retour des maps dites « interactives » dans CoD. C’est-à-dire que des éléments scriptés viennent perturber la routine du joueur. Si cela risque de vous surprendre, voire de vous énerver au début, ce sentiment passera bien vite. Car en effet, Hydro se déroule sur un barrage encore actif. L’évacuation des eaux rendra une partie de la map impraticable pendant quelques instants, provoquant la mort de tous ceux qui se trouvaient dans les canalisations. Ainsi, ponctuellement, le contournement sera bloqué… De quoi vous dissuader de le prendre, de peur de rester bloqué… Mais par chance, une charmante voix vous annoncera l’arrivée du tumulte, vous laissant le temps de déguerpir avant la montée des eaux.
Interaction de courte durée mise à part, Hydro possède un très joli décor en hauteur, des zones de chute qu’il faudra éviter pour ne pas bêtement cassez votre série… Si tant est qu’elle ne soit pas arrêtée par le feu meurtrier qui se tiendra au cœur de la map, à l’embouchure des canalisations et sur la passerelle qui les surplombe. Cette zone mortelle résulte d’une quasi absence de couverts pour vous protéger des ennemis confortablement installés derrière des passerelles ou des petits bâtiments. Il faudra penser à contourner les adversaires par les coulisses périlleuses pour tenter une percée chez l’ennemi. D’autant que là encore, des risques de spawnkill sont à prévoir, bien que plus rares que sur Grind. C’est une très bonne map, qui comprend ses petits défauts, mais le concept de map interactive reste très appréciable et rajoute un peu de nervosité à l’action.
Mirage:Il n’y a pas qu’en zombie qu’on aura le droit à notre petite excursion en Asie (j’y viens, j’y viens !) ! Dans Mirage, nous aurons la joie d’évoluer dans un temple dévasté par l’avancée du désert et l’écoulement du temps. De toutes les maps de « Revolution », celle-ci est probablement la plus originale et la plus belle à regarder ! On sent un travail précis pour nous proposer une map aux teintes jaunes et rouges. Une partie de l’action se déroulera dans l’enceinte même du temple, bien que vous passiez la plus claire partie de votre temps en extérieur. Fait assez particulier dans cette map, les trois points de domination sont relativement proches les uns des autres, rappelant ainsi Interchange (MW3). Qui tentera le 200-0 ?
En termes de jouabilité, Mirage jouit de nombreux couverts autour des points A et C mais la place centrale reste relativement dégagée. De quoi allier combat rapproché avec combat à longue distance… Et ça signifie… Fusil d’assaut ! A titre personnel, je vous recommanderais bien la SWAT-556, mais une arme en rafale ne saurait que trop vous desservir. Optez plutôt pour une arme automatique à bonne cadence, comme une Type-25, une M8A1-Auto, voire une MTAR. Cela vous permettra de garder une puissance de feu à courte portée sans pour autant s’avérer impuissant face aux adversaires qui seraient légèrement plus distants. En bref, c’est une belle map assez plaisante… Dois-je encore vous préciser qu’elle aussi est viciée de ses petits problèmes de spawn ?
Downhill:On se souvient de Resistance, qui se déroulait dans les rues de Paris. Eh bien Downhill est la première map de la série Black Ops à se dérouler en France ! Cette fois-ci, le combat nous emmènera au cœur d’une station de ski de Rhône-Alpes. Nous voici sur une autre map interactive du DLC, puisque cette fois-ci, il faudra faire attention non plus à la marée, mais aux cabines de téléphérique qui poursuivent leur route habituelle tandis que vous essayez de couvrir le point B.
Dans Downhill, ce petit piège ambulant ne risque pas trop de vous pourrir la vie, à ceci près que vous ne disposez d’aucun moyen de savoir quand une cabine est en marche. Cela s’ajoute à une map très bien pensée, qui repose sur un combat à plus longue distance. Là-dessus, une petite mitrailleuse légère couplée avec un B23R en arme secondaire pourra vous aider à merveille ! L’arme secondaire en rafale vous permettra de gagner en mobilité dans les zones de combat rapproché… À moins que vous n’optiez carrément pour Surarmement et que vous vous équipiez d’un pistolet mitrailleur. Probablement la meilleure map du DLC.
« Infection »Disponible uniquement dans le dinner, Infection est un nouveau mode zombie qui vous permettra d’incarner ces morts-vivants que vous adorez tant. Attention, rien de comparable avec le mode infecté de MW3 ! Ici, un joueur sera désigné survivant et devra survivre face à un, deux ou trois zombies contrôlés par les autres joueurs. A chaque élimination, le joueur change d’arme et il devient de plus en plus difficile de l’éliminer. Les zombies peuvent courir éternellement et le premier à tuer le survivant devient humain à son tour, tentant de lutter contre les zombies.
A l’inverse de l’infecté, l’infection permet un renouvellement des rôles très fréquent. Et si certains regretteront qu’il ne s’agisse pas d’un zombie normal avec des joueurs voulant à tout prix votre échec, d’autres se raviront de la rapidité de l’action. De quoi s’amuser entre amis sans pour autant s’engager dans un long mode survie, ou pire, un interminable tranzit !
Great Leap Forward (Die Rise)Exit la lave qui venait vous perturber lors de vos escapades en Tranzit ! Cette fois-ci, nous nous retrouvons seuls à devoir lutter dans les ruines d’un immeuble en Chine. Bien entendu, des hordes de zombies nous y attendent sagement et nous nous ferons une joie de les déloger. À nouveau, nous poursuivons l’épopée des précédentes maps zombie. Cette fois ci, nous découvrirons une map très détaillée et ma foi très belle. L’ensemble dispose d’une superficie impressionnante (À vue d’œil et sans certitude aucune, je plancherais pour 5 à 6 fois Kino Der Toten (BO)… À vérifier…). Evoluer dans Die Rise relève de la jouissance, si vous aimez errer dans les ruines du monde moderne. À l’inverse du mode infection, cette map vous demandera plus de temps pour être maitrisée et surtout pour que vous puissiez vous y repérer. On s’y perd facilement et la multitude d’étages peuvent nous en faire perdre notre latin.
Cette map est à préférer pour les parties que vous prévoyez longues, avec vos stocks de provisions, vos toilettes portatives et vos batteries de rechange. Enfin, n’exagérons rien, au terme de quelques parties, vous devriez être capables de vous y orienter convenablement et de ne plus vous jeter dans le vide entre deux des trois immeubles que vous pouvez explorer. À ce jour, je décernerais bien la palme de la créativité à cette map zombie décidément bien particulière ! Les composantes de base du zombie sont présentes, sans oublier les nouveautés, dont l’atelier qui vous permettra de fabriquer un trampoline, et un nouvel atout qui vous permettra d’effectuer une auto-réanimation !